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Communicateur civique

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Hiver 2018 – Numéro 68

Conseil universitaire du 6 mars 2018

La rectrice Sophie D’Amours communique de Chine
avec les membres par vidéo-conférence

Deux politiques majeures en recherche, en création et en innovation sont adoptées : la première sur la conduite responsable, la seconde sur les conflits d’intérêts

La rectrice Sophie D’Amours, en voyage en Chine, s’est adressée par vidéo-conférence aux membres du CU dès le début de la séance. Elle annonce que le Plan stratégique de l’Université, adopté par le Conseil d’administration le 28 février dernier, sera accessible en ligne le 15 mars et que son lancement officiel aura lieu à l’Atrium du Pavillon Charles-De Koninck, le 27 mars prochain. Elle explique qu’un ensemble d’indicateurs ont été mis au point comme outils de mesure de la progression de sa réalisation. Puis elle énumère certains changements qui lui ont été apportés à la suite de l’étude à huis clos faite par les membres du CU à la séance du 6 février 2018. Elle souligne que ces changements sont également le fruit des remarques exprimées par le Comité des doyens et par les membres du CA de l’Université. Enfin, elle précise qu’un objectif de gouvernance a été ajouté aux activités du Conseil universitaire, soit celui de revoir son mode de fonctionnement.

Deux politiques majeures en recherche, en création et en innovation ont été étudiées en fin de séance comme prévues à l’Ordre du jour bien que le professeur Ronald Beaubrun (Sciences et génie), au moment de son adoption, ait émis la suggestion de le faire plutôt au début. Il s’agit de la politique sur la conduite responsable et de la politique sur les conflits d’intérêts dans ces domaines. À ce propos, la professeure Eugénie Brouillet (Vice-rectrice recherche, création et innovation) explique que « l’idée de présenter une politique distincte sur les conflits d’intérêts a pour objectif d’affirmer de façon plus soutenue l’importance de [les] prévenir et de [les] résoudre activement. » Le nouvelle politique sur la conduite responsable et celle sur les conflits d’intérêts en recherche, en création et en innovation seront présentées au Conseil d’administration de l’Université avec un avis favorable du CU dans les prochaines semaines.

Quatre professeurs sont intervenus durant l’étude de ces nouvelles politiques. D’abord, la professeure Nadia Tawbi (Sciences et génie) remarque que le fait de vouloir détecter des manquements représente souvent « un défi technique énorme », particulièrement à propos du plagiat en lien avec l’existence des outils numériques. Elle souhaite que l’Université s’attaque à ce problème. À la lecture des documents, le professeur Olivier Barbier (Pharmacie) s’inquiète du procédé de la dénonciation anonyme bien qu’il reconnaisse le bien-fondé de la règle de la protection des lanceurs d’alerte. « Je me demande s’il n’y a pas un autre moyen, s’interroge-t-il, que la dénonciation anonyme qui permette à la fois d’avoir un processus transparent tout en protégeant les lanceurs d’alerte. »

Le professeur Frédéric Guay (Sciences de l’éducation), se référant à la nouvelle politique sur les conflits d’intérêts, aborde le sujet du conflit de loyauté. Il souhaite avoir plus d’explications sur la manière dont seront traités les conflits de loyauté particulièrement en rapport à la convention collective des professeur.e.s. Dans la nouvelle politique, la définition du conflit de loyauté est la suivante : « Il y a conflit de loyauté lorsqu’une actrice ou un acteur en recherche exerce des activités professionnelles externes rémunérées ou non, liées à la recherche ou à la création qui l’empêchent de remplir adéquatement ses responsabilités d’enseignement, de recherche ou de création universitaires. » La vice-rectrice aux ressources humaines, la professeure Lyne Bouchard, présente à la séance du 6 mars, laisse implicitement entendre que ce type de conflit tel que défini ne devrait en rien entrer en conflit avec les dispositions ad hoc de la convention collective. Le professeur Luc Beaulieu (Sciences et génie) a obtenu l’assurance que la mise en vigueur de ces politiques allait être suivie de formation autant à l’intention du personnel étudiant que professoral. Il a d’ailleurs observé, lors d’un récent séjour dans une université américaine, qu’une telle formation, de plus obligatoire, y était dispensée.

EN BREF 

  • Le Comité institutionnel d’évaluation des programmes (CIEP) a procédé à l’évaluation des programmes de maîtrise (Recherche) et de doctorat (Ph.D.) en biologie cellulaire et moléculaire. Il recommande que les connaissances des candidates et candidats au doctorat, particulièrement ceux et celles provenant de l’étranger, soient mieux évaluées au moment de leur admission ;
  • Le programme de baccalauréat en art et science de l’animation de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design doit trouver les ressources professorales suffisantes pour être assuré de sa pérennité. Dans ce but, le plan du doyen Alain Rochon prévoit engager un spécialiste en animation 2D à la fin de l’année 2018. Selon la situation budgétaire, un spécialiste en effets visuels devrait aussi être embauché en 2019 ou 2020. Suite à l’évaluation du programme par le CIEP, la professeure Véronique Moulin (Médecine) a vérifié que la création d’un grand nombre de nouveaux cours a permis d’intégrer plusieurs contenus de cours existants plutôt que d’avoir dû carrément les supprimer ;
  • Le statut de centre reconnu du Centre de recherche sur l’aluminium (REGAL-ULaval) a été renouvelé pour les cinq prochaines années. Il est devenu un Regroupement stratégique du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) en 2006. Les membres sont répartis dans sept institutions québécoises, sa principale composante étant à l’Université Laval. Le REGAL-ULaval rassemble actuellement dix membres réguliers sur les 37 que compte le Regroupement stratégique.

 

                   Jacques Rivet, cc


Rencontre de recherche au Laboratoire d’économie expérimentale (LEEL)

La professeure Sabine Kröger innove en animant une session d’affiches

La professeure Sabine Kröger a dirigé, en décembre 2017, une « Rencontre au LEEL », le Laboratoire d’économie expérimentale de l’Université Laval dont elle est la fondatrice. Des étudiant.e.s de maîtrise et de doctorat en économique sous sa direction et sous celle de collègues, ont présenté les résultats de leurs recherches lors de la préparation d’un « Poster Session », mode de communication scientifique coutumier surtout dans diverses sciences pures mais inhabituel en science économique. « Nous voulions innover dans ce contexte, explique Sabine Kröger, en utilisant ce mode qui donne une synthèse d’une recherche en format papier de 48 x 35 pouces tout en provoquant une discussion sur les hypothèses, la méthodologie et des conclusions L’affiche permet à plus de chercheurs de faire valoir leur travail quand le temps alloué à tous les présentateurs, par exemple à une conférence, est limitée. » Elle ajoute que « la présentation d’une affiche est plus décontractée et moins stressant par rapport à un exposé magistral. » En conséquence, c’est un outil idéal pour initier les étudiant.e.s à la communication de leur recherche.

Sabine Kröger travaille passionnément en économie comportementale et expérimentale.  Ces deux domaines de la science économique relativement jeune « incorporent des aspects psychologiques dans nos modèles d’analyse économétrique, précise-t-elle, afin de les rendre plus prédictifs en tenant compte de la réalité ». Elle a reçu une subvention du Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) pour étudier le phénomène de l’indifférence à l’égard de la corrélation qui lie deux facteurs, soit économiques, sociaux ou humains, dans la prise de décision à laquelle est confrontée une personne au cours de sa vie. Par exemple, l’indifférence manifestée par les personnes âgées à l’égard de la corrélation négative existante entre leurs ressources financières et leur état de santé affecte le moment où elles envisagent de prendre leur retraite. Cette corrélation s’énonce comme suit : plus une personne d’âge avancée attend d’avoir un revenu élevé pour prendre sa retraite, plus elle risque d’avoir une moins bonne santé. Et de conclure qu’ « une personne soucieuse d’avoir un salaire plus élevé qui ignorerait cette corrélation négative, pourrait attendre trop longtemps pour prendre sa retraite. »

D’autres sujets de recherche de portée en économie/psychologie retiennent l’attention de la professeure Sabine Kröger. Elle s’intéresse à la manière dont le sentiment d’équité affecte la prise de décision des membres d’une société et comment celui-ci est répandu dans les diverses catégories sociales de la population. Dans toutes ses recherches, elle privilégie l’approche expérimentale. « La méthode expérimentale permet d’analyser et de tester des relations causales; ce qui est souvent impossible avec des données empiriques », constate-t-elle. À ce propos, l’étude des relations causales peut l’inciter à vérifier la valeur prédictive de théories comme à évaluer les effets du fonctionnement des institutions sur le bien-être des gens.

La professeure Sabine Kröger tire une grande fierté d’avoir créé le Laboratoire d’économie expérimentale (LEEL) à la suite de son arrivée à l’Université, il y a quelques années, grâce au soutien financier du Département d’économique et de la Faculté des sciences sociales. Seules unités administratives universitaires à posséder un tel laboratoire dans une université québécoise, ce dernier est doté de 25 postes informatiques qui permettent avec des « jeux d’ordinateur » de tester des théories économiques, générer des données pour développer des nouvelles théories ou démontrer des modèles économiques à des fins pédagogiques. Dans ce lieu scientifique, Sabine Kröger se réjouit que « des étudiant.e.s aux études supérieures à l’Université Laval puissent se frotter à la méthode expérimentale dans un domaine de la science économique en grand développement. »

Jacques Rivet, cc

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