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Communicateur civique

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Hiver 2016 – numéro 51

Dossiers soumis au Conseil universitaire du 2 février 2016*

Cinq programmes de baccalauréat, trois de maîtrise et deux de doctorat ont été évalués.

La Faculté de géographie, de géomatique et de foresterie a, en premier lieu, retenu l’attention des membres du CU avec ses programmes de baccalauréat en génie géomatique, de baccalauréat en sciences géomatiques, de maîtrise avec mémoire, de maîtrise avec projet d’intervention ainsi que de doctorat en sciences géomatiques. Répondant aux recommandations du Comité institutionnel d’évaluation des programmes, le doyen Robert Beauregard a déposé un dossier qui identifie des actions administratives contribuant à les appliquer. Par exemple, à propos de la révision de la formation sur les systèmes d’information géospatiale (SIG) au baccalauréat en sciences géomatiques, il retient de «vérifier l’importance et le poids de l’ensemble des cours obligatoires liés au domaine des SIG dans le programme avec tous les enseignants concernés.» Quant aux étudiants et étudiantes du doctorat en sciences géomatiques, ils se verront offrir des contrats d’auxiliaires d’enseignement «même si la majorité n’ont pas fait leur baccalauréat à l’Université Laval.»

Puis, les membres ont pris connaissance du dossier d’évaluation du baccalauréat en science politique qui contient une des recommandations majeures que le doyen de la Faculté des sciences sociales, François Gélineau, commente dans son plan d’action. D’abord, le programme devrait couvrir les secteurs en émergence dans la discipline. À ce propos, le plan du doyen stipule qu’«il parait nécessaire d’ajouter un volet de formation citoyenne et professionnelle au programme actuel» pour que les étudiants et les étudiantes acquièrent des habiletés pratiques et des outils d’analyse pour devenir des citoyens critiques et des personnes mieux préparées au marché du travail. Il est prévu également de revoir les objectifs et la structure du programme, d’améliorer l’encadrement des étudiantes et des étudiantes. En conclusion, le dossier insiste sur la nécessité de renforcer l’enseignement théorique en science politique dans la perspective d’une formation citoyenne pour que ceux et celles qui en sont l’objet «disposent d’une capacité d’analyse et d’un regard critique sur les enjeux de [la] société actuelle.»

Le Baccalauréat intégré en sciences historiques et études patrimoniales est un programme unique qui s’inscrit au coeur d’une longue tradition interdisciplinaire propre à l’Université Laval et plus particulièrement à la Faculté des lettres et des sciences humaines. Le plan d’action du doyen Michel de Waele propose de consolider les relations entre ce baccalauréat intégré et les autres programmes qui traitent des questions reliées au champ patrimonial comme ceux, par exemple, d’architecture, d’arts visuels, de sciences des religions et de géographie. En vue d’améliorer la visibilité du programme et d’accroître le recrutement étudiant, le plan mentionne qu’une conseillère est déjà à l’œuvre à cette fin et travaille en étroite collaboration «avec les conseillers d’orientation et autres intervenants du niveau collégial».

Les programmes de baccalauréat, de maîtrise et de doctorat en archéologie de la Faculté des lettres et des sciences humaines ont été évalués en même temps selon la nouvelle procédure d’évaluation des programmes. Le dossier contient une recommandation qui s’applique à ces trois programmes à l’effet «que l’on respecte le Règlement des études quant à la direction des programmes et à la composition du comité des programmes.» Le doyen De Waele affirme que sa faculté respecte en tout temps ce Règlement. Mais, admet-il, «il peut arriver toutefois que le petit nombre de professeurs réguliers oeuvrant dans une discipline et leur non-disponibilité force la Faculté à fonctionner autrement.» À propos de la plateforme ENA, le dossier d’évaluation recommande d’encourager les enseignants et les enseignantes à utiliser son potentiel pédagogique. Le plan du doyen indique que des mesures incitatives seront prises dans ce but sans toutefois en détailler les modalités.

Autres dossiers 

 

La demande de création d’un Diplôme d’études supérieures spécialisées en agriculture, alimentation et société est appuyée par la Commission des études. Son comité-conseil souligne que ce DESS permettra à l’Université Laval de se démarquer au Québec en offrant une formation unique et d’avant-garde. Dans le cadre de cette formation, l’étudiant et l’étudiante auront l’occasion de prendre conscience de la complexité des enjeux relatifs à l’agriculture et à l’alimentation en acquérant des connaissances leur permettant  d’analyser de manière globale les préoccupations sociétales que soulèvent ces enjeux. Ils pourront également faire une critique constructive de celles-ci sur la base d’une argumentation raisonnée.

 

      La Commission de la recherche est d’avis que le Centre de recherche en reproduction, développement et santé intergénérationnelle (CRDSI) a maintenu sa position de chef de file au Québec ; il est le plus grand centre de recherche en reproduction animale et humaine au Canada et un leader mondial en biologie de la reproduction, en particulier grâce aux collaborations étroites établies entre chercheurs des secteurs agroalimentaire et médical. Sa caractéristique unique est d’avoir un axe de recherche sur les enjeux sociétaux. La Commission apprécie les efforts qu’il a déployés pour l’accroissement de ses publications dans des revues scientifiques ainsi que pour la création d’un milieu de formation remarquable.

                                                                                                                 Jacques Rivet, cc

 

* Exceptionnellement, le communicateur civique n’a pas assisté à cette séance du CU. Il a rédigé un compte rendu des dossiers soumis aux membres

                                                                                                           


Avoir un regard interrogateur sur l’entreprise

 

Dès le début de notre entretien, Diane Poulin affirme que son cours a pour but de développer un regard interrogateur sur l’entreprise que les étudiants ont librement choisie d’étudier, particulièrement à propos des difficultés qu’elle peut vivre et des enjeux auxquels elle est confrontée pour se développer. Elle estime qu’avoir un sens de la perception des problèmes qui pourraient se poser dans l’entreprise les rend aptes à une réflexion analytique qui met en évidence les relations existantes entre ceux-ci. «Les étudiants remarquent des choses que les dirigeants des entreprises ne remarquent pas en raison du fait qu’ils prennent une distance de la gestion quotidienne», constate-t-elle à la faveur de son expérience d’enseignement. La plupart du temps, lorsqu’une équipe étudiante observe le fonctionnement d’une firme comme Spektrum, elle démontre ce point de façon probante. «Elle surprenne ses dirigeants», conclut-elle.

La professeure Diane Poulin a participé à développer ce cours, il y a plusieurs années, avec des collègues experts en stratégie d’entreprise tel que le regretté professeur Marc Bélanger, spécialiste en redressement d’entreprise. Initialement sociologue de formation et ayant plutôt travaillé dans le secteur de la santé auparavant, elle s’est alors intéressée à la revitalisation des entreprise privées «pour mieux confronter la théorie à la pratique», avoue-t-elle. Et d’ajouter avec une grande conviction que «dans le domaine de l’entreprise privée, il faut qu’elle se batte et qu’elle relève un défi tous les jours pour exister». Pas surprenant qu’elle a été amenée à se préoccuper de son efficacité managériale et surtout de son aptitude à augmenter l’ampleur de son marché interne autant que de son marché externe. Dans les projets d’intervention respectifs des groupes d’étudiants qu’elle dirige, elle les incite fortement à rencontrer plusieurs responsables dans les entreprises, «puis, dans la mesure du possible, des clients et des fournisseurs.» Elle veille également à ce qu’ils réalisent des sondages auprès des employés. À son avis, les dirigeants obtiennent beaucoup d’informations inédites sur le fonctionnement de leur entreprise à la suite d’une telle démarche d’analyse. Et elle est convaincue qu’«ils récoltent dans la mesure où ils donnent».

Grâce à ce cours, elle souligne avoir fait quelques innovations. Ainsi, les étudiants, après avoir fait le choix d’une entreprise à étudier, lui soumettent un plan d’observation et de recherche qu’elle approuve avec ou sans modifications. Puis elle signe avec eux une sorte de contrat de travail qui les engagent à le suivre d’une manière à l’adapter aux pratiques concrètes qu’ils rencontrent sur le terrain. Dans le cas de Spektrum, par exemple, l’objectif analytique de l’équipe concernée était d’élaborer des stratégies pour son internationalisation. Or, la dite équipe en est venue à la conclusion que l’entreprise, malgré le fort potentiel de marché qu’elle possédait au plan international, et cela en dépit de la vive concurrence qui s’y manifeste, il lui fallait attendre quelques années avant de s’y aventurer. «Compte tenu de ses nombreuses activités actuelles dont, en plus, son implication dans la création de jeunes pousses québécoises, ce serait irréaliste pour le moment, acquiesce Diane Poulin, que Spektrum pense à une stratégie d’internationalisation.»

Que fera la professeure de management dans les prochaines années? La réponse qu’elle donne à la question montre qu’elle est partagée entre un approfondissement des raisons qui ont amené une multinationale du café, Nespresso, vers un succès de marché sans précédent et un engagement dans l’étude des caractéristiques de l’entreprise sociale sous l’angle de la problématique entre le profit et le don. Diane Poulin se préoccupe de cette question uniquement dans la perspective où elle lui pose un défi à relever: «Savoir qu’une entreprise sociale peut être étudiée avec les mêmes outils analytiques qu’une entreprise privée, estime-t-elle, est un problème qui relève d’une préoccupation scientifique, certes, mais également sociale et même sociétale.» La sociologue de formation s’apprête sans doute à épauler l’experte en management de la petite comme de la grande entreprise dans une démarche qui priorise une approche créatrice et humaniste de son fonctionnement. -JR

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